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Aéroport de Bordeaux : le programme de vol estival met le cap à l’est

Écosystème
jeudi 02 mars 2023

Simon Dreschel, président du directoire de l'aéroport Bordeaux-Mérignac, depuis la terrasse du Sheraton ouvert mi-janvier, qui incarne la nouvelle dynamique du 45e Parallèle, à l'entrée de la zone aéroportuaire - crédit AL

92 destinations, dont 12 nouvelles, figurent au programme de vol printemps-été de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac qui reconstruit progressivement son offre post-Covid, avec la volonté affichée de développer son réseau sur des dessertes dont la valeur ajoutée dépasse la simple dimension touristique. En ligne de mire : les hubs internationaux et les liaisons transversales, en France ou en Europe.

« Entre l’ouverture du Sheraton, du 45e Parallèle et l’arrivée du tram, la zone aéroportuaire est en train de changer, et c’est un beau symbole pour cette année 2023 », attaque Simon Dreschel, président du directoire de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac, qui signe une année 2022 en phase avec les attentes. « Nous avions prévu 5,7 millions de passagers, c’est ce que nous avons fait », indique-t-il. Comparée à 2021, la reprise est significative (+86%), mais la fréquentation reste encore loin des 7,7 millions de passagers enregistrés en 2019, année de référence pré-Covid. Engagé dans la reconstruction d’un programme de vol démembré par la crise sanitaire, l’aéroport table pour 2023 sur un total de 6,4 millions de passagers, avec une montée en puissance progressive qui l’amènerait, selon son plan stratégique, à renouer avec les niveaux pré-Covid à partir de 2027.

Un « développement raisonné » du trafic

Une progression sans doute plus lente que celle d’infrastructures équivalentes, due en partie à l’arrêt de la navette vers Orly, qui représentait 600.000 passagers par an. « On reste philosophe sur le sujet », commente Simon Dreschel, avant de rappeler la forte mobilisation suscitée par le sujet en local. Une façon de souligner que le sujet n’est pas totalement digéré par les différentes parties prenantes, même si la priorité va désormais à d’autres dossiers. « Notre stratégie n’est pas de faire du volume pour faire du volume. Nous cherchons un développement raisonné, en sachant que l’on dessert des marchés, avec l’ambition que ces derniers aient du sens pour le territoire ».

128 lignes et 92 destinations

Les nouveautés du programme de vol estival se veulent le reflet de cette ambition : aux traditionnelles destinations de vacances, inédites ou réouvertes en 2023 comme Chypre, Tunis, Djerba, Calvi, Venise ou Copenhague, l’aéroport ouvre des lignes vers des villes sélectionnées pour leur double potentiel en matière de tourisme et de voyage d’affaires. Eindhoven, Munich, Düsseldorf ou Hambourg sont par exemple du nombre. « L’Allemagne va être bien renforcée, pour les échanges touristiques bien sûr, mais aussi parce que les liens économiques avec notre région en font des vols à valeur ajoutée pour le territoire », estime Simon Dreschel, à qui les derniers chiffres régionaux, qui placent l’Allemagne au premier rang des investissements directs étrangers consentis en 2022 en Nouvelle-Aquitaine, semblent donner raison. « Les liaisons transversales, françaises ou européennes, sont sans doute amenées à se renforcer », ajoute-t-il encore.

Avec 67 lignes, l’Europe reste de loin le premier terrain de jeu de l’aéroport de Bordeaux qui, en tant qu’aéroport régional, mise principalement sur les vols court et moyen-courrier. Le programme estival compte désormais 13 lignes vers la France, avec Toulon comme nouveauté, et 10 vers l’Afrique du Nord. Il conserve par ailleurs la liaison long courrier vers Montréal, et celle vers l’aéroport d’Istanbul, hub de Turkish Airlines. « Nous sommes aujourd’hui connectés à 12 hubs intercontinentaux, là aussi c’est important pour le tourisme comme pour le développement économique », commente Simon Dreschel.

Une liaison directe vers les Etats-Unis ?

Le sujet d’une ligne transatlantique directe vers les Etats-Unis, à l’étude de longue date au sein des équipes commerciales de l’aéroport, reste à l’ordre du jour, avec, pourquoi pas, la promesse d’ajouter une grande compagnie américaine à la liste des 24 compagnies qui desservent déjà Bordeaux. « On a accumulé beaucoup de données, et constitué un beau dossier. New York sort grande gagnante des destinations potentielles, on cherche notre partenaire aérien, je pense qu’on y arrivera », indique le président. Au-delà de l’attractivité d’une telle destination, ajouter une nouvelle compagnie premium à la liste favoriserait l’une des ambitions stratégiques de l’aéroport : limiter la part des compagnies low cost (Easyjet, Volotea, Ryanair) à 70% du volume passagers, pour garantir une offre diversifiée.

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