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RDS France : nouveaux capitaine et cap pour le spécialiste des engins de chantier

Stratégie
jeudi 23 février 2023

Recyclage, démolition, route, travaux maritimes et fluviaux… la gamme est vaste. Crédits : RDS France.

La société bordelaise RDS France, spécialisée dans la fourniture d’équipements pour les travaux publics, vient de changer de mains. Son nouveau dirigeant, Shameer Issany, raconte le parcours qui l’a amené à cette acquisition. Et dévoile ses (nombreux) projets à la tête de la PME girondine.

L’aventure de la société bordelaise RDS France prend un tour nouveau. Fondée début 2006 et spécialisée dans la fourniture d’équipements pour les travaux publics et de VRD, cette PME vient d’être acquise par Shameer Issany. Issu d’une famille d’indiens de Madagascar, il avait créé en 2008 sa première société, Turborope, spécialisée dans la rénovation de turbos et les pièces détachées pour automobiles. En 2016, l’opportunité se présente de racheter un client, une petite entreprise basée à Chartres. Deux ans plus tard, l’arrivée de son premier enfant l’incite à prendre du recul : il conserve ses parts mais n’exerce plus de fonctions opérationnelles. Il trouve un poste chez France Digitale, une période au cours de laquelle il découvre « le monde de la tech et de l’innovation digitale » et s'intéresse notamment aux travaux de Leonard (la plate-forme de prospective et d’innovation du groupe Vinci), ce qui participe à sa propre structuration sur les questions de décarbonation et de transition environnementale.

Au début de l’été 2021, le dossier pour une possible reprise de RDS France passe entre ses mains. Vue de l’extérieur, la rencontre ne semble pas la plus évidente. De l’intérieur, Shameer Issany raconte : « j’ai passé plus d’un an à travailler sur le dossier. Je suis issu d’une famille de commerçants, la distribution, ça me parle. Et RDS France a dans son ADN de proposer des produits pour aller vers la transition écologique ». Et d’illustrer, évoquant notamment un recycleur d’enrobés « que très peu d’acteurs proposent ». Il se lance dans l’aventure, finance l’opération grâce à la Banque Courtois et Bpifrance dont il loue l’accompagnement et conclut l’opération aux dernières heures de 2022.

Transformations en vue

Et de se projeter immédiatement vers l’avenir. Car dans l’immédiat, « le marché est assez attentiste, dans un contexte instable, où beaucoup de devis ne se transforment pas », non parce que les concurrents l’emportent mais car les dirigeants retardent leur décision. Les axes de progrès ne manquent pourtant pas. « RDS est dans un domaine encore peu numérique, il y a tout un volet à développer sur la digitalisation de notre distribution », évoque-t-il. Et d’annoncer par ailleurs l’ouverture d’ici quelques mois d’un site e-commerce, qui sera dans un premier temps spécialisé dans les petits tracteurs et les pièces détachées.

Autre ambition : développer la location, qui pour l’heure ne pèse que 10% de l’activité. « Jusqu’à présent on était assez passifs, se contentant de répondre aux demandes entrantes. Nous devenons proactifs, on communique sur le sujet. Cela va permettre d’avoir des coûts d’entrée plus faibles ». Ce qui suppose de se transformer. « On ne s’improvise pas loueur, rappelle-t-il. Notre business original, c’est de vendre avant d’acheter. Là, il faut disposer des équipements en stock. Ce sont des immobilisations. On va commencer sur de petits matériels et progressivement aller vers de plus gros engins ». Il faut monter un atelier sur Bordeaux, pour la préparation et la maintenance des équipements, mais aussi recruter. Et Shameer Issany ne veut pas faire les choses à moitié et double immédiatement la mise par l’ouverture d’un site dédié en région parisienne. « On espère que la location va dépasser les 20% du chiffre d’affaires dès cette année, si on atteint 30% ça sera extraordinaire ».

Actuellement basée sur la rive gauche bordelaise, au niveau du quai de Brazza, RDS France verra son bail prendre fin dans deux ans. « Dans l’immédiat, il va nous falloir être agiles pour accompagner nos évolutions. Et dans un an, on va chercher un nouvel endroit : il nous faut de la place car on va beaucoup se développer » : à gros traits, le dirigeant évalue les besoins à quelque 2.000 m² fonctionnels. L’équipe girondine, 6 personnes actuellement, va aussi grandir : « d’ici 3 ans, on pourrait être une quinzaine, 20 maximum ». Le chiffre d’affaires, 5 millions d’euros, devrait évoluer à l’avenant et se situer entre 10 et 15 millions à cet horizon.

Accélération à l’international

Pour l’heure, Shameer Issany n’a repris “que” l’activité française. Le cédant Dominique Rey a toujours la main sur le business à l’international - au Maroc, en Guinée et au Sénégal - pour un volume d’affaires annuel de 2,5 millions d’euros. « Je veux prendre mon temps pour trouver mes marques » explique l’entrepreneur, qui devrait prendre le contrôle des filiales à l’étranger d’ici la fin de l’année. Un protocole d’accord a d’ores et déjà été signé entre les deux hommes. Pas encore aux manettes sur ce sujet, il se projette déjà, évoquant l’ouverture de l’activité distribution en Mauritanie, « ça risque d’arriver assez vite », mais aussi en Côte d’Ivoire et, plus largement, sur l’Afrique francophone. « Globalement, nous avons aussi un gros sujet d’acculturation de nos clients sur la transition environnementale. Nous devons récupérer leurs données, voir ce qu’ils font avec leurs matériels, pour leur prouver qu’ils peuvent faire mieux sur le plan écologique tout en réalisant des gains financiers sur le long terme. Et de notre côté, nous devons être rigoureux et monter en connaissance et en compétences sur ce sujet ».

RDS France
Basée à Bordeaux
6 salariés
CA : 5 M€